Très chers amis!
Le 29 avril, muni de nouvelles chaussures et quelques nouveaux vêtements, mais aussi allégé de toutes les choses qu'il m'a remises à mon départ de la Provence, Jean continue sa marche en France, à partir de Privas.
Il traverse des régions qui lui sont bien connues de nom à cause des fameux vins français, tel Côtes du Rhône, mais il y a aussi des villages aux noms tout simplement charmants, tel Chantemerle-les-Blés.
Il arrive à Lyon le 6 mai et en repart le 9, après s'être permis quelques jours de repos et d'écriture, mais aussi une courte visite du vieux Lyon... site bâti par les Romains. À partir de cette ville, ce n'est plus le Midi de la France et il s'aperçoit d'un léger changement dans le comportement des gens qu'il croise.
C'est le printemps! Les grands froids sont passés, mais il se fait généreusement arroser par des pluies parfois trop fortes pour continuer d'avancer, même abrité sous le poncho qu'il s'est procuré à Aix en Provence.
À partir de Roanne, il marche sur la piste qui suit le canal de la Loire et il est enchanté de voir tous ces gens qui vivent sur des péniches à longueur d'année... il y rencontre même une Canadienne vivant de cette façon!
Le 16 mai, Jean devient grand-père pour la seconde fois! C'est de nouveau sa fille, Élisa-Jane qui lui fait cet honneur! Verra-t-il bébé Amira et sa grande sœur Laury avant son retour au Canada, dans 6 ans?
Le 21 mai, en fin de journée, Jean arrive dans le petit village de Herry où il aperçoit des affiches annonçant une soirée québécoise. Après avoir demandé des informations à une dame, il entre avec son chariot dans la salle communautaire où un important groupe de personnes sont à déguster un excellent repas :
« C'est bien ici que se déroule une Fête québécoise? Je suis Jean Béliveau, je suis Québécois et bonjour les Français! »
Aussitôt après avoir donné quelques explications sur sa marche il est invité à partager le délicieux repas à côté des deux artistes québécois «Chakidor» qui n'en reviennent pas de la coïncidence! Les organisateurs de la fête sont enchantés de cette continuation bienvenue du spectacle et je reçois plusieurs courriels et coupures de journaux sur cet évènement!
Un peu plus loin sur la route, à Corquilleroy, Mireille, une mamie-internaute de 81 ans, m'écrit, s'avouant être devenue une fan de la marche de Jean.
Les Français continuent de le recevoir avec chaleur, lui faisant goûter les mets du terroir et leurs vins et alcools, jusqu'à Paris où il arrive le 1er juin, attendu par Jamila Yahia Messaoud, de la même famille qui l'a reçu à Alger et à Perpignan.
Son séjour dans la Ville-Lumière est ponctué d'évènements extraordinaires! Dès le lendemain de son arrivée, à l'invitation du président de la coordination française pour la Décennie (UNESCO), il assiste à l'ouverture du 2e Salon International des Initiatives de Paix, en tant qu'invité indépendant et où, avec grand plaisir, il discute un moment avec Monsieur Adolfo Perez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980, qu'il avait eu le privilège de rencontrer lors de son passage à Buenos Aires.
Le mardi 6 juin, il est honoré par un entretien de près d'une heure avec Monsieur Claude Laverdure, Ambassadeur du Canada en France et le lendemain, toujours à l'Ambassade, un petit comité d'accueil impromptu lui remet un cadeau, une superbe chemise, ainsi qu'une généreuse cagnotte (don volontaire des gens du bureau), avec laquelle il se procure de bons pantalons.
Le 9 juin, Monsieur Yvon Charbonneau, Ambassadeur du Canada à l'UNESCO, accueille le marcheur à une cérémonie en son honneur à la Délégation permanente du Canada auprès de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Très ému, Jean y rencontre une trentaine d'ambassadeurs des pays qu'il a traversés et quelques-uns des pays qu'il lui reste à parcourir. En plus du très précieux certificat qu'on lui remet durant la cérémonie, son projet de « Marche autour du monde » figure sur le site Web officiel de l'UNESCO.
Touché de toutes ces rencontres honorifiques, Jean quitte Paris le 11 juin pour atteindre la Normandie. Il n'a plus de temps à perdre, car une bienveillante famille franco-irlandaise qui l'a reçu à Recloses, lui a acheté son passage pour traverser la Manche, le 27 juin.
À Louviers, Éric Patard lui achète trois pneus neufs pour son chariot pendant qu'à Bayeux, Jean-Alexis Bayart et son épouse Babeth lui préparent un programme intensif de visites et de célébrations, sur quatre jours, qui clôtureront son séjour en France : accueil à l'Hôtel de Ville de Caen - la fin de la marche en France de l'Hôtel de Ville au Mémorial de la Paix - visite du Centre Juno Beach, des cimetières canadien et américain, du Musée du Débarquement, à Arromanches. Jean est honoré par les représentants des Mairies de Caen, de Bény sur Mer, de Bernières sur Mer, de Courseulles, d'Arromanches et la Presse est bien présente.
La marche en France se termine définitivement à Caen et il sera conduit en voiture par Jean-Alexis jusqu'à Cherbourg où il embarque sur le ferry pour l'Irlande.
J'ai été un peu surprise, mais très émue de voir que le Débarquement de juin 1944 revêtait encore de nos jours, une importance capitale pour les Français de la Normandie qui véhiculent toujours une reconnaissance énorme aux soldats alliés! Mille mercis à toutes les familles qui ont accueilli Jean dans leur foyer, mais aussi aux dizaines d'autres qui lui ont si cordialement offert l'hospitalité.
Sur le bateau qui l'amène à Rosslare, Jean fait connaissance avec Andi Engelhard, un Suisse qui l'amène en voiture jusqu'à Cork et qui lui apporte une aide non négligeable pour ses premiers pas sur l'émeraude Irlande. Les Irlandais sont curieux à propos de sa marche et l'accueillent avec enthousiasme! À Dublin, Tony Mangan, lui-même athlète, marathonien et détenteur de deux Records du Monde, attendait Jean depuis longtemps déjà et il s'occupe attentivement de lui durant presque une semaine, multipliant les efforts auprès des médias, l'invitant au Pub le plus ancien d'Irlande, « The Brazen Head », bâti en 1198, pour une bonne bière irlandaise et lui payant des appels téléphoniques à sa douce (moi-même), à Montréal.
Il arrive à Belfast le 21 juillet, ayant suivi une route jalonnée de valeureux mécènes, et embarque sur le ferry qui l'amène à Glasgow en Écosse, le 22 juillet en après-midi. De là, il se rend en bus à Prestwick pour rencontrer, à l'aéroport, son fils, Thomas-Éric, qui marchera avec lui durant deux semaines. Après une nuit de repos chez Andrew et Patricia Martin qui leur offrent généreusement les repas et une bonne douche, ils partent vers Glasgow, puis Edinburgh pour ensuite descendre vers l'Angleterre.
Depuis le début de sa marche en Afrique du Sud, en juillet 2003, c'est la première fois que Jean se dirige vers le Sud!
Le 18 août, Jean célèbrera son 51e anniversaire de naissance et le 6e anniversaire de sa marche! Anniversaire bien important puisqu'il représente la moitié de son parcours! À partir de ce moment, à ma grande joie, il entreprend le retour à la maison, où je l'attends dans 6 ans, en contenant tant bien que mal mon impatience!
À la prochaine...
Luce