Très chers amis!
L'année 2006 est encore jeune et j'en profite pour vous la souhaiter bonne et prospère! Qu'elle vous apporte la réalisation de vos plus chers désirs et la paix profonde! Je désire remercier tous ceux et celles qui nous ont fait parvenir leurs souhaits personnels et m'excuser auprès d'eux de ne pas leur avoir répondu... j'étais, en effet, précieusement occupée à passer du temps avec mon amoureux!
Comme je vous l'avais annoncé dans ma lettre précédente, je suis arrivée, le 16 décembre vers midi, à l'aéroport de Madrid où mon homme m'attendait en pratiquant sa patience puisque mon vol avait plus de deux heures de retard! Nous nous sommes installés dans un petit Hostal (semblable à nos Bed &Breakfast, mais sans déjeuner) situé en plein centre-ville.
Je vous confie ici que les anges habitent aussi l'Espagne! L'un d'eux s'appelle Poli et réside dans la banlieue d'Alcobendas, au nord de la capitale. Poli suit le voyage de Jean depuis déjà quelques années et l'a gentiment hébergé la veille de mon arrivée dans son pays. Puis, le dimanche 18 décembre, notre ange vient nous rejoindre à notre Hostal pour une longue marche qui nous conduit d'abord au musée El Prado qui contient des Oeuvres d'Art tout à fait magnifiques. Nous nous délectons seulement de quelques-unes d'elles parce que ce musée, ouvert gratuitement à tous, les dimanches, est immense et comporte plusieurs étages.
En marchant à travers le vaste « Parc de la Bonne Retraite » (Parque del Buen Retiro), nous nous dirigeons ensuite au musée de l'Anthropologie que nous visitons rapidement aussi. Puis, toujours à pied, nous nous rendons au Terminus d'autobus du Sud où nous nous procurons nos billets pour la ville de Huelva, située à l'extrême sud-ouest de la péninsule ibérique, à quelques 50 kilomètres de la frontière du Portugal.
Deux jours avant mon départ de Montréal, soit le 13 décembre 2005, un autre ange espagnol, Xavi Valero, s'était manifesté en me faisant parvenir un courriel par lequel il nous invitait, Jean et moi, à habiter son appartement à Huelva, et ce, durant toute la période des Fêtes. Pendant ce temps, il serait en visite chez sa famille, à Castellón, en Catalogne. Xavi est un footballeur professionnel et il nous accueille avec enthousiasme et chaleur. Il nous installe dans son appartement moderne, situé en plein centre-ville et nous invite à nous y sentir comme chez nous!
C'est merveilleux! Nous jouons à la vie domestique d'un couple... vie que nous n'avons pas exercé depuis le départ de Jean, le 18 août 2000!!! Main dans la main, nous allons faire les courses... acheter le bon pain frais, les crevettes délicieuses, le jambon espagnol tout à fait exquis, sans oublier les vins excellents qui ne coûtent pas plus cher qu'une bouteille d'eau...
Nous passons aussi la majeure partie de la journée à travailler... revoir et corriger le tome 2 sur la marche de Jean, étiqueter toutes les photos prises par lui depuis sa sortie de l'Égypte. Quand nous sommes fatigués, nous partons explorer la ville à pied! On dit que Huelva est l'endroit où Christophe Colomb a appareillé vers le Nouveau Monde avec ses trois navires!
Au retour de Xavi dans sa maison, il nous amène, accompagné de quelques membres de sa famille, dans le village de El Rocio où un important pèlerinage a lieu chaque année. Ce village est voisin du magnifique parc national de « Doña Ana » qui est un des espaces naturels les plus remarquables d'Europe. Nous sommes restés à Huelva durant 23 jours. Jean y a rencontré le maire de la ville et a participé à une émission télévisée.
Nous nous sommes ensuite rendus à Séville où il était invité à participer à une émission télévisée très appréciée, « Les mille et une nuits ». Séville est une magnifique cité et nous nous sommes plu à visiter quelques centres d'intérêt dont la gigantesque cathédrale et la Giralda qui atteint presque 100m de hauteur et qui a été bâtie comme un minaret à l'époque des Maures et qui fut ensuite prolongée en clocher par les Espagnols.
Retour à Madrid le 15 janvier et dans mon cas, retour à Montréal le 17. Jean, quant à lui, s'est rendu où il avait arrêté ses derniers pas avant mon arrivée, à Montemor-o-Novo, au Portugal et c'est de là qu'il a repris sa marche.
À notre dernière communication, nous avions laissé Jean à l'entrée du Maroc. Il a été aussi bien accueilli dans ce pays que dans le précédent... les policiers marocains se font un devoir d'assurer sa sécurité, et ils l'attendent d'une ville à l'autre pour lui souhaiter la bienvenue. Il traverse une zone aride et même s'il sait que son périple africain se terminera dans peu de temps, il s'arrête à Fez, pour quelques jours, le temps de visiter sa médina remplie d'histoire, accompagné de Mohamed et de Nourdine, ses amis marocains.
Le 23 novembre, il m'écrit de Meknes : « Il ne me reste que 4 jours de marche avant de changer de continent. J'ai de la difficulté à contenir mon excitation! Le Maroc est un très beau pays ... il faudra y revenir ensemble et l'explorer... Depuis hier soir, je n'ai plus de caméra... elle a disparu de mon sac qui était posé sur mon chariot... »
Jean arrive à Rabat le 28 novembre et son premier geste est de se rendre au bord de l'océan Atlantique pour toucher l'eau en symbolique de sa traversée du continent africain. Puis il rencontre M. Abdu Rahman Routbi, chef de cabinet du « Walli » (l'équivalent de notre Premier Ministre provincial) qui lui offre gracieusement l'hébergement et le couvert pour 3 jours.
Le 2 décembre, il prend l'avion pour Lisbonne... et atterrit sur une autre planète! C'est ainsi que lui semble la capitale du Portugal après deux ans et demi de marche en Afrique et après près de cinq ans dans des pays en développement (Amérique latine et Afrique) dont 14 mois en pays musulman. Il écrit à son fils, Thomas-Éric : « Je t'avoue que j'ai eu tout un choc culturel en arrivant ici! Tout est si organisé et bien rangé qu'il semble que les gens montrent une grande indifférence à l'improvisation... alors, c'est l'individualité, la concentration systématique. J'étais habitué à saluer les gens au passage, comme me l'ont enseigné les habitants des pays que j'ai traversés, mais je vais arrêter cette pratique avant qu'on me prenne pour un fou! »
Il reprend la marche le 9 décembre et est reçu avec chaleur chez les pompiers de Seixal. Il se rend compte que les Portugais sont timides à sa rencontre, mais il constate plus d'ouverture à mesure qu'il avance dans les terres vers la frontière de l'Espagne!
Après les vacances, Jean termine sa traversée du Portugal et arrive à Badajoz en Espagne le 24 janvier. Grand merci au gérant de la succursale de Badajoz de la grande chaîne de magasins espagnol, El Corte Inglés, qui lui fait cadeau d'une paire de chaussures et merci également à M. Fernando Plaza qui lui offre chaleureusement le gîte et le couvert durant son séjour dans cette ville. Monsieur Fernando organise aussi la participation de Jean à une cérémonie pour la paix dans le village d'Arroyo de San Serván, situé à deux jours de marche. Au village de Lobón, il est reçu par la « Guardia nacional » puis il arrive à Mérida le 30 janvier et au village de Ruecas, le 1er février 2006. La température n'est pas des plus chaude, mais comparé à celle du Canada, il peut l'endurer facilement.
Si vous m'avez écrit le 18 janvier, il est possible que le message ait été détruit avant que je le lise... J'ai fait une petite erreur en reconfigurant mon adresse de courriel, mais je l'ai corrigé au bout de quelques heures! Désolée!
À la prochaine...
Luce