Le temps file comme le vent... et Jean le suit de près! En ce jour du 18 août 2004, Jean célèbre son 49e anniversaire de naissance et le 4e anniversaire de sa marche.... Déjà 4 ans qui sont passés et aussi plusieurs milliers de pas... Cette célébration d'anniversaires se fait dans les montagnes de l'Éthiopie, juste avant la capitale Addis Ababa.
Après mon retour au Canada, le 26 mars, Jean est retourné à Mzuzu au Malawi, en autobus. De là, il a fini de traverser le Malawi, puis a passé la frontière de la Tanzanie, le 8 avril. Puis, c'est le Kenya le 10 juin et finalement l'Éthiopie vers le 15 juillet. Cette longue route a été quelque peu difficile... toujours dans un paysage très montagneux et des routes non pavées pour la majorité; difficile physiquement sur Jean et aussi sur son chariot qui a nécessité plusieurs pièces qui lui ont gracieusement été envoyées du Canada par son fidèle commanditaire : Chariot Carriers inc. Mille mercis à Jeff Mah et à tout le personnel de Chariot Carriers pour leur dévouement et leur expertise!
À Iringa, Tanzanie, Jean avait la possibilité de se diriger vers le nord-est et Dar Es Salaam ou vers le nord et Dodoma. On l'a informé qu'il y aurait trop de dangers pour lui d'aller à Dar Es Salaam. Il a alors pris la route de Dodoma, route toute en montées et non pavée... En Tanzanie, l'eau se vend. Jean n'a plus la possibilité de faire le plein aux puits couverts comme au Mozambique et au Malawi. Il doit donc empiler quelques 10 bouteilles d'eau de un litre et demi chacune sur son chariot... une autre épreuve difficile!
Souvent, le long de la route, Jean est invité à parler aux élèves des écoles locales comme cette école du village de Gubali en Tanzanie. Dans ce même pays, Jean fait la découverte de la culture Massaï. Dans un courriel, Jean écrit : « Les Massaïs sont de petites gens d'une grandeur d'environ 7 pieds... Ils ont conservé leurs coutumes et leurs costumes, contrairement à la majorité des autres tribus africaines. Ils sont magnifiques dans leurs vêtements à couleur dominante rouge. À prime abord, ils semblent afficher un air arrogant mais ils sont finalement très amicaux! Leur caste guerrière, les « morans » est très impressionnante » Les dames Massaï aussi sont très élégantes!
Tout le long de sa route, Jean est accueilli pour la nuit dans des postes de police, des églises de toutes les confessions mais surtout, et c'est ce qu'il préfère, dans les huttes des gens du pays où après un bon repas, il dort du sommeil du juste! Curieusement, l'étape la plus difficile n'est pas de trouver un gîte pour la nuit mais bien de repartir le lendemain matin... les adieux s'éternisent, les hôtes deviennent des amis pour la vie qui insistent pour qu'il reste encore un jour ou deux... Souvent, grands et petits du village l'accompagnent pour plusieurs kilomètres après son départ... et comme l'Afrique possède tout son temps, le rythme est souvent bien lent! Quelle différence avec notre vie stressée d'Occidentaux! Surtout, quelle chance et quelle richesse d'avoir le privilège de pouvoir partager les coutumes, les repas, les légendes et les histoires de tous ces peuples!
À 8 km de Dodoma, un jeune homme avise Jean de se diriger vers Miuyji où il y a une mission gérée par des Muzungus (étrangers blancs) canadiens. Tout curieux, Jean s'y rend et y découvre la famille de Ana et Peter Schwingshackl qui dirige le C.P.P.S. WATER PROJECT. Ils ont pour mission de creuser des puits et d'installer des moulins à vent en guise de pompe. Ils travaillent en Tanzanie depuis 17 ans et Ana nous a fait parvenir des photos de son école maternelle.
Jean poursuit son chemin... cette route lui apporte plusieurs sujets de réflexion... c'est la route originale entre Cape Town en Afrique du Sud et Le Caire en Égypte... c'est celle qu'ont emprunté les commerçants d'esclaves... seul sur cette route, Jean s'imagine les privations, la misère, les horreurs qu'ont endurées des milliers de gens avant d'être entassés sur des bateaux où ils subissaient d'autres traitements exécrables pour être ensuite vendus sur les marchés d'esclaves d'Amérique ou de la péninsule arabique.
Sur cette même route, Jean arrive à un poste de contrôle policier à Zamahelo. Ensuite, c'est une zone de foret sauvage... 20 kilomètres sur un chemin de sable à une seule voie où le chariot s'enlise... pas une seule maison et il passe un ou deux véhicules par heure... Les gens lui ont dit qu'il y avait des lions mais qu'ils ne s'approchaient pas de la route durant le jour... Jean ne peut s'empêcher de scruter le sable pour y détecter des pistes d'animaux sauvages... plus loin, une famille de babouins bien tranquille au milieu de la chaussée... Bon signe!!! Il n'y a pas de prédateurs tout près!!!
Quand il arrive au poste de contrôle suivant, les policiers lui demandent comment c'était... et il leur répond qu'il n'a rien vu qui aurait pu l'effrayer... Ils lui demandent ensuite s'il possède une arme à feu pour se protéger... et il répond : « Non... voyez-vous, je marche pour la paix! »
À Nairobi, Kenya, Jean est accueilli chaleureusement par le personnel du Haut Commissariat canadien. Il passe quelques jours dans cette ville exotique... rendez-vous pour les touristes en quête de safari... et le jour de son départ, il a l'honneur de rencontrer la première dame du Kenya, madame Lucy Kibaki.
En ce jour du 18 août, nous désirons souhaiter une excellente journée à une association de marcheur pour la paix de Buenos Aires qui a élu cette date comme « La journée du marcheur » en l'honneur de Jean qui en est la mascotte! Nos plus sincères félicitations à tous ces marcheurs!!!
À la prochaine...
Luce