Très chers amis!
Il me semble avoir lu quelque part « qu'il est impossible de revenir d'un voyage en Afrique sans en être profondément changé». J'ai bien l'impression que c'est vrai!
J'ai voyagé en Inde, au Népal, en Égypte, en Amérique du Sud et jamais je ne me suis sentie aussi dépaysée. Tout est différent... le ciel (autant la nuit que le jour), la végétation (bien évidemment), la qualité de l'air (pur et non-pollué), la température (encore bien évidemment) et même une odeur spéciale qui provient de la terre même... Il y a aussi les valeurs de la vie qui sont bien différentes de celles de nos pays sur développés...
Comme Jean marchait au Malawi depuis déjà 2 mois, il avait préparé un itinéraire tout spécialement pour nos petites vacances. Sauf pour les courses indispensables : banque, Internet etc., nous avons évité les grandes villes et les grands hôtels. Nous avons utilisé les transports en commun : tous au même tarif, qu'il s'agisse d'un autobus régulier, d'un minibus ou d'un petit camion où on voyage assis dans la boite. Les routes sont assez étroites et sans accotement et les conducteurs des voitures ou autobus roulent assez rapidement. Bravo pour les klaxons qui permettent aux nombreux piétons de se sauver dans la végétation pour éviter les collisions!
Nous avons vu des plantations d'arbres à caoutchouc (hévéas) avec des chalumeaux et des petits pots pour recueillir le précieux caoutchouc. À prime abord, ça ne ressemble pas du tout à nos pneus de voiture!!! Nous avons vu beaucoup de fleurs et de végétation luxuriante même si la saison des pluies a été faible cette année. À cause des faibles pluies, on dit qu'il y aura famine... en effet, les plants de maïs (la base de l'alimentation au Malawi) sont jaunes et portent peu ou pas d'épis.
À voir absolument, le Lac Malawi! Une immense étendue d'eau douce d'une pureté incroyable! Nous y avons fait une petite croisière de 2 jours sur le Ilala, un bateau qui fait le transport sur le Lac Malawi depuis 50 ans. Le bateau est un moyen de transport indispensable pour certains Malawians car plusieurs villages ne sont pas accessibles par les routes. Cette croisière fut une expérience extraordinaire. Je me sentais comme dans un film... observer les gens embarquer et débarquer avec leurs possessions... des régimes de bananes aux meubles... C'était coloré... animé et extrêmement exotique!
Mais la plus grande richesse du Malawi, ce sont les Malawians! D'abord, ils sont beaux avec leurs sourires dévastateurs... ensuite, il sont tellement gentils et chaleureux!
Malheureusement, le Malawi subit une diminution de son niveau de vie... plusieurs fléaux affectent négativement la vie des Malawians... entre autre, une dégradation de son économie et le Sida y fait des ravages importants... Nous avons vu très peu de personnes âgées durant notre séjour, par contre, les orphelins y sont très nombreux.
Cependant, il n'y a pas que du négatif. À Kande Beach Resort, nous avons rencontré une jeune Hollandaise, Sandra Verbaan qui a entrepris de faire bâtir un orphelinat de 30 places à Kande Village. Comme le village compte une centaine d'orphelins, elle s'est promise d'agrandir le bâtiment dès qu'il sera terminé de manière qu'il plus un seul orphelin sans abri à Kande. Vous pouvez écrire à Sandra pour lui envoyer votre soutien moral ou financier ou autre.
À Monkey Bay, nous avons rencontré une Australienne d'origine allemande, Birgit Albers qui parraine un projet assez impressionnant... L'éducation du primaire est gratuite au Malawi mais celle du secondaire comporte des frais. Ces frais sont minimes pour nous mais impossibles à payer pour les nombreux orphelins. Alors, Birgit a entrepris de faire une fiche descriptive avec photo de chaque orphelin qui lui en fait la demande. Une fois par année, elle se rend en Australie, en Tasmanie pour être plus précis, y organise un grand dîner africain à 50$ le couvert et distribue les fiches descriptives des adolescents orphelins du Malawi et invite les gens à devenir sponsor pour les études d'un de ces jeunes adolescents. À son retour à Monkey Bay, elle demande au jeune d'écrire personnellement à son sponsor de manière à ce que les 2 ( sponsor et jeune) soit directement en contact. Ce projet marche merveilleusement bien. Ici encore, je vous invite à écrire directement à Birgit pour lui offrir votre soutien ou même pour parrainer un jeune adolescent, lui donnant ainsi une chance de se sortir de ce marasme.
Après notre croisière sur le Ilala, nous avons passé 4 jours de paradis au Baobab Beach Resort où Henry Shamu et son épouse, Mary se sont assurés de notre bien-être. Comme Mary et Henry sont Malawians, nous avons pu profiter de conversations très enrichissantes tout en relaxant dans un paysage enchanteur et en appréciant les visites de Peter, le petit-fils (4 mois) de Mary et Henry.
Même si je m'éternise, je dois vous parler de la mission de Mua. Fondée depuis plus de 100 ans, elle doit son essor peu commun à la venue du Père Claude Boucher, Canadien de Montréal, qui y est arrivé depuis 28 ans. Un artiste dans l'âme, le Père Claude s'est vite rendu compte de l'étonnant talent de sculpture et de dessin des Malawians. Le premier bâtiment à être construit a été un atelier de sculpture ce qui permettait aux gens d'exercer leur talent et de se faire un revenu. La Mission s'est ensuite développée... on y retrouve aujourd'hui un hôpital assez impressionnant mais oh! combien différent de nos hôpitaux aseptisés...une église, un petit zoo et le plus étonnant musée que j'ai jamais vu. Cela vaut le coup d'aller au Malawi, ne serait-ce que pour visiter ce musée extraordinaire dont le thème est : les masques!
Cependant, il y a encore d'autres attraits et projets à Mua... le père Claude est très actif! On achève la construction d'un complexe pour recevoir des visiteurs dont le concept est tout à fait africain et malawian et est en relation avec les masques... On a aussi commencé à ériger une bibliothèque pour y déposer la multitude de manuscrits et autres amassés par le père Claude. Cette bibliothèque sera gérée par le père Serge St-Arneault qui est aussi du Canada.
Dernière chose : le Malawi, c'est propre... propre... propre! Les gens sont propres, les enfants sont à croquer tellement ils sont beaux et les maisons, les cours, les routes et même les grandes villes sont propres ce qui faisait un étonnant contraste avec la saleté de fin d'hiver à Montréal.
À la prochaine...
Luce