Journal « Le Soir », 14/06/2006, page 16

Le « marathonien de l'impossible » débarquera bientôt en Belgique

MONTRÉAL DE NOTRE CORRESPONDANT Le 18 août 2000, le jour de ses 45 ans, le Canadien Jean Béliveau a quitté sa femme et ses deux enfants pour entreprendre un tour du monde à pied de douze ans. Suite à une crise existentielle, cet ancien vendeur d'enseignes lumineuses montréalais a décidé de sillonner les cinq continents à pied. Le Québécois a d'abord traversé l'Amérique du Nord, puis l'Amérique centrale et enfin l'Amérique du Sud. Par la suite, ce voyageur hors du commun, qui se déplace avec un petit tricycle contenant quelques bagages, a posé le pied en Afrique du Sud avant de remonter le continent noir jusqu'en Algérie. Jean Béliveau explique que son objectif est «de faire le tour du monde à la marche pour promouvoir la paix et la non-violence au profit des enfants du monde». Les anciens présidents sud-africain et costaricain et Prix Nobel de la Paix, Nelson Mandela et Oscar Arias Sanchez, ont accepté de le recevoir. Dans la trentaine de pays qu'il a visités, le marcheur au long cours a profité de la générosité des populations locales. Chaque soir, l'explorateur est hébergé dans les familles des pays hôtes. Plus d'un millier d'entre elles ont déjà répondu à son appel, parfois au-delà de ses espérances. En Afrique du Sud, un policier qui lui avait proposé de passer la nuit en prison, a poussé son hospitalité jusqu'à fermer machinalement à clé sa cellule. Au début de l'année 2006, Jean Béliveau, aujourd'hui âgé de 50 ans, a rejoint l'Europe. Depuis la fin mars, il franchit la France du sud vers le nord. Le Montréalais se rapproche de Paris et devrait atteindre la Belgique cet été. Le piéton de l'impossible conte ses aventures périodiquement sur son blog (www.wwwalk.org). Dans cet éloge à la lenteur, sa femme, Luce, tient le rôle de webmestre et conte les aventures de son mari. Elle prend bien soin de mettre en ligne les centaines de photographies qu'il lui envoie et elle le rejoint périodiquement. Jean Béliveau a usé une trentaine de paires de chaussures, et a déjà parcouru 36.000 kilomètres sur les 80.000 kilomètres qu'il devra effectuer pour mener à bien son entreprise. Son périple le mènera par la suite en Europe de l'Est, en Asie, puis en Australie. Le globe-trotter dédie son équipée à la paix dans le monde et y voit un prolongement de la proclamation de l'Unesco 2001-2010 pour une Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde. Une noble cause dont il ne verra le bout qu'en 2012 à près de 60 ans, non sans avoir parcouru une dernière étape de 5.500 kilomètres au Canada pour se rendre de Victoria en Colombie-Britannique jusqu'à Montréal.

LUDOVICHIRTZMANN