Chers amis,
L'attente est terminée... l'action commence!!! Le 20 février, la députée de Victoria, Madame Denise Savoie a accueilli Jean en français avant le départ officiel depuis l'édifice du Parlement. Il y avait un groupe de musiciens amuseurs publics, plusieurs personnes s'étaient rendues spécialement pour assister à l'événement et quelques curieux qui observaient à l'écart se sont trouvés séduits par l'effervescence générale et se sont joints à la fête.
Le 21 février, le phénomène se répète, mais à Vancouver cette fois. Le Maire de Vancouver, M. Gregor Robertson accueille Jean à l'hôtel de Ville et sous les cameras des médias, ils ont ensemble poussé le chariot pour ses premiers tours de roues au Canada.
Le « Carnival Band » qui avait accueilli Jean à l'aéroport le 30 janvier était aussi de la partie apportant un air de fête à la manifestation. C'est ainsi que le Marcheur commence sa marche au Canada, accompagné par M. Saul Arbess Co-président de CDPI et le « Cerveau organisateur » de la Wwwalk au Canada.
Après le « grand lancement » de la wwwalk à Vancouver, Jean commence ses premiers pas vers l'est et sa maison. Nous avons tous éprouvé un peu de stress dû au retard dans la livraison d'un paquet contenant des vêtements et des équipements chaleureusement fournis par la Boutique Altitude Sport de Montréal, mais heureusement, grâce à Steve, un homme dévoué qui a offert de ramasser le paquet et de l'apporter personnellement chez les hôtes de Jean à New Westminster, tout est rentré dans l'ordre.
Depuis plus de 10 ans maintenant que Jean doit sans cesse s'adapter à des chocs culturels! Pouvez-vous imaginer que son plus grand choc est celui qu'il avait à rencontrer sur ses premiers kilomètres en sol canadien? Le Froid et la Neige l'attendaient de pied ferme et comme la wwwalk a été faite en grande majorité dans des pays tropicaux, Jean s'est senti un peu désespéré! Les routes étaient montagneuses et il était difficile de pousser son chariot dans la neige et la gadoue. Même s'il n'a pas eu froid grâce aux chaudes bottes fournies par Rob de Frontrunners à Victoria et aux vêtements bien isolés envoyés par Alexandre de Altitude Sport, il lui fallait fournir une énergie importante pour avancer.
Jusqu'à maintenant, il n'a pas eu à dormir dehors dans sa tente. Comme cela s'est produit dans plusieurs pays auparavant, des anges, canadiens cette fois, lui font une chaîne d'hôtes sur sa route et il est vraiment reconnaissant de cette bénédiction! Il n'a souvent même pas besoin de pousser son chariot dans la neige... Ses anges gardent son chariot dans leur maison pendant qu'il marche librement et l'apportent en voiture chez son nouvel hôte dans la ville suivante et ainsi de suite...
Le 8 mars à Kamloops, il a déjà parcouru la moitié de sa route en Colombie-Britannique et le 14, à Salmon Arm, il a devancé son horaire de 3 jours. Il va bien et se complait dans l'hiver canadien, car il lui rappelle son bon temps quand il s'adonnait au ski de fond et aussi au ski alpin. Ce sont des sports auxquels il veut s'adonner à son retour et j'en suis bien heureuse, car il peut les pratiquer ici au Québec et il n'aura donc pas à parcourir la planète pour son agrément.
En dehors d'intenses douleurs aux pieds qu'il ignore en avalant des pilules antidouleurs et en se disant qu'il ne lui reste que quelques milliers de kilomètres à marcher, il est en bonne forme mentale et physique. Il se prépare psychologiquement pour son prochain défi, à savoir la traversée des Rocheuses par le Col Rogers dans le Parc national des Glaciers. On lui a dit que cette région présentait des risques d'avalanches et que les risques sont accrus cette année à cause de l'abondance de neige.
Dans quelques jours, il atteindra Revelstoke où il se reposera durant une journée complète avant d'entreprendre la montée vers les montagnes. Heureusement, il est très optimiste spécialement quand il pense qu'après les Rocheuses, il marchera sur du terrain plat jusqu'à Montréal!
Le marcheur arrive à Calgary le vendredi 8 avril ayant devancé sa dernière cédule établie d'une journée. Il n'a pas encore couché dehors dans sa tente puisque les Canadiens le reçoivent chez eux avec beaucoup de chaleur. Pendant qu'il était à Golden, il écrit : « Je puis vous assurer que je suis traité avec grande bonté par mes compatriotes... la chaîne d'hospitalité fonctionne à plein régime... il me semble que je commence à perdre mon instinct de survie. »
Tout le long de sa route les gens ont été extrêmement gentils, prévoyant des rendez-vous : chez le dentiste pour remplacer un plombage qui était tombé, chez le coiffeur pour une coupe de cheveux etc. De temps à autre, on l'invite pour des mini-conférences dans des écoles et il est enchanté de promouvoir ainsi sa mission de paix et de non-violence.
On l'a informé que les ours grizzly ont commencé à sortir de leur tanière, mais heureusement il n'en a pas encore rencontré et dieu merci, il est peu probable que ça arrive puisqu'il a dépassé les chaines de montagnes sauvages. Ouf!
Son séjour à Calgary est très occupé avec des causeries dans des écoles, des entrevues avec des médias et quelques conférences publiques. L'événement le plus important se passe cependant le mardi 12 avril, à l'ancien Hôtel de Ville où le marcheur est coiffé du « Chapeau Blanc » par le maire de Calgary, M. Nenshi. Quel honneur! Cette cérémonie typique de Calgary est une tradition pour honorer des dignitaires et invités spéciaux et symbolise la chaleur de l'hospitalité de l'ouest du pays.
Pas à pas, Jean se rapproche de sa maison et de sa famille et je ne peux certainement pas me plaindre de cela! Le 28 avril, il quitte Walsh en Alberta pour traverser la frontière de la Saskatchewan. Il respecte à la lettre l'agenda qu'il avait préparé en février, mais il est maintenant ambivalent à savoir s'il continue la même route ou s'il devrait changer...
Il y a quelques raisons pour un tel changement : d'abord, la route Transcanadienne présente un trafic assez intense et rapide et le niveau sonore y est donc soutenu. Le marcheur doit par conséquent consacrer une attention toute particulière aux excès de vitesse des voitures, mais aussi aux transports commerciaux. Deuxièmement, les villes et villages sont assez distants ce qui lui laisse moins de chance de rencontrer et d'échanger avec ses compatriotes le long de la route. De plus, je suis certaine que le panorama est plus agréable sur les petites routes de campagne.
D'un autre côté, suivre l'axe principal et les grandes villes qui le jalonnent apporte beaucoup plus de commodités pour la promotion de la Paix. C'est ainsi qu'après y avoir réfléchi pendant quelques jours, Jean décide de suivre son idée initiale et de marcher la route transcanadienne et passer à travers les métropoles.
Le 27 avril est une « grande première » pour le marcheur puisqu'il dort dans sa tente pour la première fois depuis le début de la wwwalk le 21 février à Vancouver. Jusqu'à maintenant, les Canadiens ont été d'une bienveillance incomparable et la chaîne d'hospitalité se déroule cordialement.
Malgré un printemps tardif, la température se radoucit peu à peu... à tel point qu'il a maintenant enlevé les longs sous-vêtements d'hiver! Espérons que la neige et le froid ne penseront pas à revenir et que le soleil réchauffera nos jours de ses rayons bienfaisants!
À la prochaine...
Luce