Très chers amis!
Voilà déjà un bon moment que vous n'avez pas eu de nouvelles du marcheur. Reprenons donc ses aventures à son arrivée à Wuhan, le 3 juillet dernier. Dans cette ville où le mercure atteint les 40 °C durant le mois de juillet, il accorde une entrevue pour la promotion de sa marche à l'agence de presse chinoise Xinhua.
Le 18 juillet, il m'écrit :
« Mon pied gauche me fait terriblement souffrir, je marche dans une région chaude, humide et montagneuse, j'ai perdu une carte-mémoire contenant de belles photos d'une dizaine de jours. Autrement, tout va super bien! Les Chinois que je rencontre me supportent grandement, ils sont toujours aussi gentils et prévenants. Les campagnes offrent continuellement des paysages superbes et paisibles. Les policiers chinois m'apportent également une aide considérable pour le trajet et pour trouver du logement pour la nuit. »
Autour de Guangde, un typhon venu du Pacifique apporte de la pluie, mais ravage le sud de la Chine.
Jean arrive dans la banlieue de Shanghai le 6 août en soirée. Shanghai est une ville immense et on lui a recommandé plusieurs visites, mais son visa chinois n'est pas loin d'expirer et il doit passer au pays suivant.
Quand il ne peut passer à pied d'un pays à l'autre, Jean préfère de beaucoup le bateau à l'avion et ceci à cause de son chariot. S'il prend l'avion, il doit le démonter en partie et l'emballer de façon précise tandis que sur un bateau, il n'a qu'à le rouler sur le pont.
Le 8 août en après-midi, pendant que la Chine et le monde entier se préparent fébrilement à regarder la cérémonie officielle d'ouverture des Jeux olympiques, Jean fraternise avec les employés du Motel 168 avant de préparer son chariot pour le vol du lendemain vers la Corée du Sud.
Il est accueilli au gigantesque aéroport de Incheon par Nicolas, un supporter français depuis mai 2006 qui habite Séoul. Du fait même, Nicolas et son épouse, Eun Ju, deviennent les anges de Jean! Durant près d'une semaine, ils l'hébergent gracieusement dans leur foyer et lui apportent une aide considérable pour des rendez-vous importants avec les spécialistes-podologues du Centre médical Samsung où tout sera fait pour enrayer ses pénibles douleurs aux pieds. Du fond du cœur, nous remercions le Centre médical Samsung et en particulier le docteur-professeur Shinae Yo et son équipe pour avoir fourni sans frais, des orthèses ainsi que des exercices et conseils judicieux qui permettront au marcheur de compléter son périple avec un peu plus de confort.
Pendant son séjour à Séoul, Jean reçoit de multiples invitations à des repas et rencontres. Les Coréens sont d'excellents supporteurs et la nourriture coréenne est délicieuse et abondante.
La marche repart le 17 août en bordure de la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, cette triste frontière barbelée qui déchire le pays. De retour à Séoul le 18 et malgré une journée pluvieuse, Jean célèbre son 53e anniversaire et le 8e anniversaire de sa marche avec un couple d'Australiens. Toujours aussi fidèles que les années précédentes, nos amis « Marcheurs pour les enfants » de Buenos Aires lui font parvenir leurs bons souhaits.
Le lendemain, Jean aura un bref entretien avec M. l'ambassadeur Lipman et réalisera une courte présentation de son périple à l'ambassade du Canada à Séoul. Par la suite, des arrangements sont pris pour produire et diffuser un documentaire sur la chaîne nationale coréenne KBS 1. Visite d'une école et d'un hôpital pour enfants, rencontre avec les gens du pays, anecdotes, bref, son vécu quotidien. Ainsi, les Coréens connaîtront une partie de la vie de notre marcheur. Les gens sont heureux de le rencontrer sur la route et certains l'invitent à dormir dans leur maison.
Le 26 août, par transport cette fois, Jean retourne à Séoul où il est extrêmement honoré d'obtenir un entretien avec M. Kim Dae Jung, ancien président de la Corée du Sud et récipiendaire du Prix Nobel de la Paix en 2000. M. Kim Dae Jung est l'un des 18 Prix Nobel de la Paix signataires du Manifeste 2000. Les deux hommes s'entretiennent sur les thèmes de l'évolution de la démocratie en Asie, de l'environnement, de la situation de l'enfance en Corée du Nord etc...
Nos plus sincères remerciements au Pasteur Paek qui a été l'instigateur de cette réunion mémorable.
Jean continue ensuite sa descente vers la pointe extrême sud du pays.
À Daejong, il était attendu depuis quelque temps déjà par un ami coréen qui l'invite à soulager ses pieds dans un bain d'eau chaude en plein milieu de la ville.
Sur la route vers Geochang où il est tout heureux de revoir Susie, une amie rencontrée pour la première fois au Mozambique 5 ans auparavant, il traverse des champs de ginseng cette racine de vitalité bien connue. Susie le présente à ses amis professeurs qui le reçoivent avec beaucoup de générosité et tous ensembles, le 4 septembre, ils regardent Samiingok, le fameux documentaire de KBS.
Comme suite à la diffusion du documentaire, presque tous les Coréens connaissent la mission de Jean.
Le 8 septembre, je suis tout excitée d'annoncer à mon marcheur que j'ai mon billet d'avion pour notre prochaine rencontre. Rendez-vous donc à l'aéroport de Taipei le 12 décembre à 21 h. C'est tout un changement cette année, car je volerai au-dessus du Pacifique, les voyages précédents ayant survolé l'Atlantique.
À KwangJu, plusieurs amis en prennent le plus grand soin!
À Tanghkkut, sur la pointe la plus méridionale de la péninsule, M. Woo Meong Sung qui avait déjà marché avec Jean durant une journée quelque temps auparavant a contacté le département du tourisme de cette ville qui organise une petite fête pour souligner les derniers pas de Jean en Corée du Sud.
Mission accomplie dans ce pays des plus réceptifs et c'est maintenant le transport jusqu'à Pusan au sud-est du pays pour embarquer sur le traversier qui le mènera à Osaka au Japon. Dans le train d'Osaka vers Aomori, il rencontre Yamaguchi Takao-san de Goshogawara qui, dans la nuit du 18 septembre, le transporte en voiture jusqu'à Cap Tappi, sur la péninsule Nord-ouest de l'île d'Honshu.
De Goshogawara, le 21 septembre, je reçois enfin des nouvelles. Il semble que les Japonais possèdent tous un ordinateur à la maison et par conséquent les Café-Internet sont quasi inexistants. Jean doit donc essayer de trouver un accès à ses courriels dans une mairie ou une bibliothèque ou des établissements commerciaux.
La première esquisse de son trajet au Japon est de suivre la côte ouest, le long de la mer du Japon. C'est une magnifique région touristique, actuellement hors saison. Tard le soir du 22 septembre, comme il demande l'autorisation de poser sa tente près d'un établissement typiquement japonais où on lui offre finalement la nuit, le repas et le bain thermal. Le Japon est situé sur un cercle de feu et propose tout un réseau de ces thermes que les gens apprécient grandement.
À Niigata, le 6 octobre, Jean décide de changer son trajet et de se diriger vers Tokyo en traversant la chaîne de montagne du Echigo au lieu de continuer de longer la côte ouest.
À la prochaine...
Luce