Le 3 novembre 2000 demeurera dans ma mémoire comme une journée très occupée. Retournons en arrière au moment où Jean était à Washington D.C. Avant son départ de la capitale américaine, il avait rendu visite à la Maison du Québec où il avait rencontré Monique Brunette, adjointe administrative. Madame Brunette a fait preuve d'une courtoisie et d'une gentillesse exemplaires à son égard. Elle lui avait alors promis de contacter le Bureau commercial du Québec, à Atlanta afin de les informer de son périple. Le 23 octobre, (le même jour où j'achète mon billet d'avion pour la Nouvelle Orléans) elle envoie un courriel à Atlanta, tel que promis et me met en copie. Je prends alors la relève:
Montréal, le 27 octobre 2000
Bonjour Mesdames Louise et Virginia,
Je suis Luce Archambault, la conjointe de Jean Béliveau dont Monique Brunette de Washington DC vous a parlé. Tout d'abord, merci pour l'intérêt que vous portez au périple de Jean.
La semaine dernière, Jean m'a dit qu'il devait être à Atlanta dans la première semaine de novembre. Je recevrai des précisions en fin de semaine, à savoir les dates exactes où il arrivera. Je suis certaine que Jean se fera un plaisir de rendre une visite au bureau du Québec et j'aimerais que vous m'en donniez l'adresse physique pour lui faciliter la tâche de vous retrouver (je lui transmettrai par téléphone ou email). Il serait peut-être utile aussi qu'il ait le numéro de téléphone de l'une de vous ou des 2 au cas ou il arriverait à Atlanta une fin de semaine ou au moment ou le bureau est fermé.
La petite citation de votre email " Southern hospitality meets "la chaleure québécoise" n'est que trop vraie. De ce temps-ci, je reçois plusieurs emails de personnes habitant l'Alabama et le Mississippi qui offrent l'hospitalité à Jean et elles sont toutes d'un enthousiasme chaleureux.
Encore une fois, merci pour votre gentillesse et votre collaboration,
Luce
Mesdames Louise Fortin et Virginia Hill, Attachées commerciales, à Atlanta sont toutes les 2 enchantées de la future visite de Jean et l'attendent avec impatience. Comme Virginia est en voyage d'affaire à ce moment-là, Louise s'occupe des premiers jours de Jean à Atlanta. Il s'ensuit un échange de courriels entre Louise et moi avec copie à Monique Brunette.
Ce matin, avant de partir pour le bureau, j'ai préparé sa chambre. J'attends son appel ; j'ai prévenu mon fils qui a son appartement dans le sous-sol que Jean arriverait aujourd'hui, au cas ou nous ne sommes pas encore arrivés. Je compte aller à l'épicerie cet après-midi. Est que Jean a des plats favoris - ou des aliments qu'il n'aime pas, aimerait-il un bon steak ? Ou est-il végétarien.
On t'appelle ce soir.
Louise
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Louise,
J'apprécie beaucoup ce que tu fais pour Jean et, j'en suis certaine, lui aussi. Pour les repas, ne te casse pas la tête, Jean mange n'importe quoi sauf des navets... Personnellement, j'adore bien manger et faire la cuisine, je suis gourmande, mais pour Jean, tout est toujours tellement délicieux qu'il en oublie même souvent de complimenter la Chef!!!!
Bon! À ce soir alors!
Luce
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3 novembre 2000
Merci Luce de me mettre en copie. Je suis heureuse de voir que Jean ait une si bonne réception en Géorgie et de connaître l'étendue de l'accueil que lui a réservé Louise Fortin que je ne connais pas du tout.
S'il te plaît, envoie-moi un rappel lorsque Jean approchera Mexico City pour que j'écrive au Délégué Général en poste là-bas, Pierre Baillargeon (lui, je le connais). Ils sont une quinzaine là-bas, alors il ne devrait pas y avoir de problème.
À bientôt,
Monique Brunette
Louise attend Jean pour souper ce soir-là et je calcule que Jean doit parcourir environ 50 milles pour arriver à la maison de Louise. C'est, à mon avis, une assez longue marche et il est assez difficile de prévoir exactement son heure d'arrivée. Je suis à la fois excitée et stressée.
Vers 13:00, je reçois un courriel de Jeff Melville de Loganville. Il dit avoir aperçu Jean et l'avoir reconnu parce qu'on en avait parlé à la radio locale, la veille. Il devance Jean à une station service où il lui achète une bouteille d'eau qu'il lui offre tout en lui présentant fièrement son fils de 19 mois, Cole. Ils parlent quelques minutes et Jean poursuit sa route. Et voilà que Jeff se sent coupable de ne pas avoir fait assez pour Jean. Il va alors dans une épicerie où il lui achète des denrées alimentaires qu'il lui remet plus loin sur la route. Il promet à Jean de m'écrire dès son arrivée à la maison.
Je réponds immédiatement à Jeff, le remerciant de sa générosité et sa bonté tout en envoyant une copie à Louise pour qu'elle puisse situer Jean. Je suis vraiment touchée par tous ces courriels que m'envoient les gens qui rencontrent Jean.
Vers 15:00, je reçois un courriel de Kristin Boykin, de Snellville qui a aussi rencontré Jean en allant chercher son enfant à la maternelle. Elle aussi m'écrit plein de belles choses sur Jean. Je lui réponds aussitôt tout en envoyant une copie à Louise. Je trouve Snellville sur la carte et j'ai bien peur que Jean sera en retard chez Louise... J'avoue que je me fais un peu de mauvais sang!!! Tout à fait inutilement d'ailleurs car Louise va à la rencontre de Jean sur la route et ils arrivent chez elle à l'heure prévue.
Vers 18:00, Louise m'écrit :
Jean est ici ; la bouteille de vin est en train de s'ouvrir. On t'appelle après dîner.
Louise
Ouf!!! Quelle journée! Quand Jean m'appelle, après dîner, je lui demande s'il est fatigué et s'il a couru une partie de la route et il me répond qu'il n'a pas couru et qu'il est en grande forme. Étrange!!! Moi je me sens comme si j'avais couru toute la journée!
Louise, jamais je te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour Jean!!!
Jean est demeuré chez Louise toute la fin de semaine. Allez savoir pourquoi!!!
Lundi matin, le 6 novembre, Jean rend visite au maire d'Atlanta, M. Campbell qui doit écrire au maire de Montréal, M. Bourque lui relatant sa rencontre avec Jean. Ensuite, il se rend aux bureaux des journaux sans grand succès car ils sont concentrés sur les élections présidentielles. Il se dirige vers la maison de Virginia, où il doit passer la nuit lorsque je reçois un appel au bureau... Soudain, je suis inquiète. Y a-t-il quelque chose de grave pour qu'il m'appelle au travail en plein milieu de l'après-midi? Absolument pas... quelqu'un des bureaux de Ace lll Communications l'ayant entrevu marchant dans la rue, l'a rattrapé et ramené à leur bureau où ils lui ont payé un appel à sa "Tendre moitié". N'est-ce pas gentil?
Jean s'est ensuite rendu chez Virginia où il est demeuré les 6 et 7 novembre.
Le 8, avant de reprendre la route, il arrête au Consulat général du Canada où il rencontre Madame Astrid Y. Pregel, Consul général, Monsieur Denis Langlois, Consul et Directeur du programme Relations politiques et économiques et affaires consulaires et publiques ainsi que Madame Mary Jane King, Officier en communications et affaires culturelles. Ceux-ci démontrent une certaine inquiétude au sujet du séjour de Jean en Amérique latine et lui suggèrent des moyens d'assurer sa sécurité personnelle. Après la rencontre, madame Pregel lui offre l'hospitalité pour la nuit.
Altanta!!! Quelle ville merveilleuse, remplie de personnes merveilleuses!!! Soyez assurés de toute ma gratitude!
Malheureusement, même les contes de fée ont une fin! Le 9 novembre, Jean dort dans un kiosque abandonné, dans un Marché aux Puces désert, à Lithia Spring en Georgie. Il fait froid... Autant qu'à Montréal, la nuit...
À la semaine prochaine...
Luce