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Un Canadien, parti pour un tour du monde de 12 ans, traverse la France

LYON (France), 11 mai 2006 (AFP) - Jean Béliveau, un Canadien de 51 ans, parti depuis six ans de Montréal pour un tour du monde à pied qu'il espère réaliser en 12 ans, traverse actuellement la France après avoir parcouru l'Amérique et l'Afrique.

Ancien vendeur d'enseignes lumineuses, Jean Béliveau a décidé sur un coup de tête, en décembre 1999, de partir le jour de son 45e anniversaire, le 18 août 2000, pour un tour du monde à travers les cinq continents, avec un retour prévu à son point de départ en 2012.

Ce long voyage coïncide grosso modo avec la "Décennie internationale de promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde", décrétée par l'Unesco pour les années 2001 à 2010. "C'est un peu ma façon de contribuer à cette décennie", a déclaré le voyageur à l'AFP.

Jean a déjà traversé 31 pays et parcouru plus de 36.000 kilomètres sur les 76.000 que doit faire au total son périple. "J'en suis à peu près à la moitié du temps et à la moitié du trajet, donc je suis dans le bon rythme", assure-t-il.

Il a descendu les Amériques de Montréal jusqu'à l'Argentine, avant de remonter par le Brésil, d'où il s'est envolé vers l'Afrique du Sud. Il a longé la côte est de l'Afrique jusqu'à l'Égypte, puis le Maghreb, avant de passer en Espagne et finalement en France depuis le 31 mars.

"Il y a des pays où pour des raisons de sécurité je n'ai pas pu me rendre, comme la Colombie ou la Libye", regrette-t-il.

Le Québécois a quand même pu réaliser un projet qui lui tenait à cœur: rencontrer trois prix Nobel de la Paix, Oscar Arias Sanchez, ancien président du Costa Rica, qui a été honoré en 1987, l'Argentin Adolfo Perez Esquivel, qui l'avait reçu en 1980, et Nelson Mandela, en 1993.

Mais le marcheur retient surtout de ces six premières années les "1.000 familles qui m'ont accueillies chez elles et aidé".

Une bonne partie des 29 paires de chaussures qu'il a usées, les affaires qu'il transporte avec lui et jusqu'au chariot dans lequel il pousse son paquetage lui ont été offerts par des mécènes séduits par sa démarche.

Jean Béliveau raconte même que des médecins algériens, qui avaient décelé chez lui un problème sérieux de la prostate, ont offert de l'opérer gracieusement à l'hôpital d'Oran.

Bien qu'il lui reste des milliers de km à parcourir, Jean pense déjà au livre qu'il souhaite écrire sur son aventure avec sa femme, Luce, restée au Canada, et qui, en attendant, tient le site (www.wwwalk.org) sur lequel les internautes peuvent suivre ses pérégrinations.